Chercheuse et originaire de Crécy-la-Chapelle, elle reçoit le Prix Jeunes Talents L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science 2025

La Fondation L’Oréal, en partenariat avec l’Académie des sciences et la Commission nationale française pour l’UNESCO, a annoncé ce jeudi 8 octobre, pour la 19e année consécutive, le palmarès du Prix Jeunes Talents France 2025 L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science . Cette édition met à l’honneur 34 doctorantes et post-doctorantes dont les recherches prometteuses sont essentielles pour relever les défis scientifiques de demain et qui s’engagent à transmettre leur passion aux futures générations de chercheuses .
Parmi elles, figure Marion Guérin, une jeune chercheuse originaire de Crécy-la-Chapelle . Après un parcours universitaire solide, elle a poursuivi ses travaux en post-doctorat dans l’unité Dynamique des réponses immunes (INSERM U1223) de l’Institut Pasteur, sous la direction de Philippe Bousso . Animée par une profonde passion pour la compréhension des maladies et la quête de solutions innovantes, elle explore les mécanismes d’action des immunothérapies. Son travail vise à identifier les pistes pour améliorer les traitements du cancer .
Une recherche au cœur de l’immunothérapie des cancers
Les recherches de Marion Guérin portent sur le fonctionnement des immunothérapies, des traitements qui utilisent le système immunitaire du patient pour combattre le cancer. L’un des enjeux majeurs est de comprendre pourquoi ces thérapies sont très efficaces chez certains patients et pas chez d’autres .
Ses travaux ont déjà conduit à des découvertes importantes. En 2023, dans le cadre de ses recherches postdoctorales, elle a co-signé une étude publiée dans Nature Cancer qui a révélé un nouveau mécanisme d’action des cellules CAR-T, une immunothérapie utilisée contre les cancers du sang . L’équipe a démontré qu’une sous-population de cellules immunitaires, les lymphocytes T CD4, est capable de détruire à distance les cellules tumorales en sécrétant une molécule-clé, l’interféron-gamma (IFN-γ) . Cette découverte ouvre la voie à des approches thérapeutiques plus personnalisées, notamment pour les patients qui ne répondent pas complètement aux traitements actuels.
Son implication dans la recherche de haut niveau est également attestée par sa participation à une revue scientifique en 2022, qui explore la coopération dynamique entre différentes cellules du système immunitaire pour une immunothérapie réussie .
Un parcours guidé par la vocation
Marion Guérin explique que son intérêt pour la recherche est né très tôt, vers l’âge de six ans, en découvrant le Téléthon. Les récits d’enfants malades, les avancées de la recherche et les réussites médicales l’ont profondément marquée. C’est à ce moment qu’elle a compris que ce métier avait un sens profond et que c’était sa vocation.
Sur son parcours en tant que femme scientifique, elle partage un témoignage nuancé : si elle a eu la chance d’évoluer dans des équipes où être une femme avec des enfants était bien accepté, elle reconnaît que la principale difficulté réside dans la compétition inhérente au système de recherche. Elle note que les femmes doivent souvent fournir des efforts supplémentaires pour obtenir des postes ou des financements équivalents à ceux de leurs collègues masculins, en partie à cause des congés maternité ou des contraintes familiales qui peuvent impacter les délais de carrière. Malgré ces défis, elle se dit optimiste quant à l’évolution des mentalités pour un avenir plus équitable.
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