Histoire de Crécy-la-Chapelle

Celle que l’on appelle « la Venise Briarde » doit son surnom au fait que l’eau est un élément indissociable des lieux : Crécy-la-Chapelle est bordé par le Grand Morin qui lui donne toute son originalité.

A l’origine, Crécy-en-Brie et la Chapelle-sous-Crécy sont deux communes distinctes.

Au Moyen Age, Crécy est une ville fortifiée par des remparts. Ce petit territoire de 19 hectares a toujours été au contact du domaine royal et de la Champagne. Sa position stratégique sur les bords du Grand Morin lui confère rapidement un statut commercial important : laine, draps, vin, peaux et bois.

Vignoly jusqu’au XIIème siècle, La Chapelle a un territoire de 1550 ha. Elle est le siège de plusieurs seigneuries dont notamment celle de la famille de Moustier à partir de 1777.

La ville de Crécy-la-Chapelle est dotée d’un patrimoine historique remarquable. Il faut citer en premier lieu à la Chapelle, la collégiale Notre-Dame de l’Assomption, joyaux gothique de la Brie bâtie entre 1202 et environ 1250 et dont la voûte du chœur a la particularité d’être portée par 12 ogives.

A Crécy, l’église Saint-Georges a été reconstruite à partir de 1779 dans le domaine du château à l’initiative du duc de Penthièvre en gardant la tour ancienne du XIIIème siècle.

Dès le XIXème siècle, de grands artistes ont révélé leur attachement à la commune et représenté la beauté du patrimoine naturel et culturel. Le pays créçois est une source d’inspiration pour nombre de peintres, sculpteurs, poètes qui ont immortalisé ses charmes.

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Histoire d’une fusion

La fusion entre les communes de Crécy-enBrie et La Chapelle-sur-Crécy a eu lieu le 1er  octobre 1972.

La première réunion du nouveau conseil municipal en mairie de Crécy, le 4 octobre 1972, procède à l’éelection du Maire, de l’adjoint réglementaire, d’un adjoint supplémentaire et d’un adjoint spécial. Antoine de Moustier obtient la majorité absolue (24 voix sur 24) et est immédiatement installé dans ses fonctions de Maire.

Un recours ayant été déposé contre l’élection du maire et de l’adjoint, le tribunal administratif annule ces deux élections ; elles ont lieu, à nouveau, le 27 mars 1974 : M. de Moustier est de nouveau, élu; seul le premier adjoint change.

Cette union entre les deux communes a pu avoir lieu grâce à la volonté de trois hommes : Noël Raymond et André Gaillot, maires de Crécy-en Brie (de 1959 à 1972) et Antoine de Moustier , maire de La Chapelle (de 1961 à 1972) , soutenus chacun par leurs conseillers municipaux.

Pourtant l’entente n’était pas parfaite entre ces deux cités…. depuis la Révolution !

Autrefois, Crécy-en-Brie était divisée en deux paroisses, l’une attachée à l’église St-Georges avec le bourg et la ville ancienne, l’autre à celle de Notre-Dame de La Chapelle avec le marché et le quartier de La Chapelle.

Dès l’automne 1789, une loi de l’Assemblée Constituante décidait la division de la France en départements, districts ou arrondissements, cantons et communautés ; c’est ainsi que Crécy se trouva tout naturellement délimité : tout ce qui payait l’impôt à Crécy forma la commune de Crécy-en-Brie. Tout ce qui payait l’impôt à La Chapelle forma la commune de La Chapelle.

Des protestations se sont élevées très vite car Crécy-en-Brie ne possédait aucun territoire extérieur  à  ses  murs.  Aucun  arrangement ne  semblait  possible  entre  les municipalités, qui s’opposaient régulièrement à propos de possessions que chacune revendiquait.

En 1868, une portion de terrain sise à Montplaisir sera annexée à Crécy-en-Brie pour y construire l’Hospice.

En 1903 l’idée d’une fusion a été proposée, mais vite rejetée ; solution envisagée dans un référendum quelque temps plus tard : 21 « Pour » à Crécy-en-Brie et 3 à La Chapelle !

Puis en 1908, un accord a été trouvé pour céder une portion de territoire de la Chapelle à Crécy-en-Brie contre une redevance annuelle. Et tout doucement, l’idée d’un rapprochement s’est faite sentir. Dès 1969, l’étude est devenue sérieuse et s’est concrétisée au printemps 1972 par une convention signée par les deux communes. Le 24 Octobre 1972, le maire déclarait : « II y a beaucoup à faire dans la nouvelle commune ; il faut préparer Crécy-la-Chapelle à une urbanisation rapide et ordonnée… »

 

Crécy-la-Chapelle vue par une américaine

La commune a su garder son caractère authentique de village médiéval. Annabel Simms, auteur de « An hour from Paris », la décrit ainsi : 

 « A 5 miles (8 km) de Disneyland Paris, se trouve un tout autre genre de « Belle au Bois Dormant » : une petite ville médiévale, protégée par des canaux, des tours, des ponts-levis, où la vie s’écoule à une allure douce et  provinciale.
C’est la description de son église gothique du 13ème siècle, faite dans le guide vert Michelin, qui a inspiré ma première visite à Crécy-la-Chapelle. Mon enchantement était tel que j’y suis retournée plusieurs fois. La petite ville est comme un oignon laissant découvrir, par couches successives, les valeurs d’une vie provinciale française, passée et présente, sous une apparente simplicité. C’est cette simplicité – de forme, de ton, d’architecture – qui est si plaisante et si séduisante.

La ville entière n’est guère plus grande qu’un village mais elle possède un trait très distinctif – Crécy-la-Chapelle a été construite dans une courbe du Grand Morin (petite rivière affluent de la Marne) dont le cours a été modifié au Moyen Age afin de former non pas un, mais trois canaux qui entourent la ville et constituent ainsi une version française de Venise – sans la foule des touristes ! Tout comme à Venise, ses canaux étaient destinés à des usages commerciaux, permettant le transport de marchandises à Crécy. Mais ils n’ont pas pour autant fait de la ville un musée vivant.
 
Seules, sept des tours qui autrefois protégeaient ces canaux sont encore debout et le promeneur doit faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour découvrir les vestiges des autres. Les ruines d’une tour marquent l’entrée de la ville, une autre (intacte) se trouve dans un petit jardin public, et dans les vestiges d’une troisième, quelqu’un a même tendu un fil à linge !
 
C’est cette continuité du passé et du présent qui laisse au visiteur de Crécy l’impression la plus persistante. Quand je descends du train, je m’assieds sur un des bancs surplombant le canal extérieur, avant de traverser le petit pont à l’entrée de la ville. La contemplation des vieilles maisons surplombant l’eau, chacune avec son jardin et son pont miniature, le chant des oiseaux, les canards se dandinant devant mon banc, le bavardage tranquille des femmes surveillant leurs enfants, un jeune qui passe en vélo qui crie «Bonjour Madame », tout ceci fait naître en moi un grand soupir de contentement, à mesure que je m’imprègne de l’esprit du lieu. Je ne suis plus à Paris.
 
Dans la ville à proprement parler, cette sensation d’harmonie persiste et s’approfondit. Partout, l’on sent la présence secrète de l’eau. Serpentant à côté de jardins, enjambée par des ponts privés, découverte au tournant d’un chemin, l’eau mène ici à une tour, là à une roue de moulin, à un jardin public minuscule, à un lavoir médiéval, à un chemin du 12e siècle qui conduit au canal suivant et, enfin, à la rivière même.
Quant à la célèbre église que je suis venue admirer et qui se trouve à environ 1 mile (1,609 km) de la ville, elle devait certainement valoir la peine d’être visitée. Je dis bien « devait » car je n’ai pu que loucher à travers le trou de la serrure pour apercevoir ce que le guide appelle « un monument admirable des XIII et XV èmes siècles, du plus pur style gothique ». Car l’église était close et le bureau de tourisme où se trouvait la seule clef disponible était fermé lui aussi pour la journée !
L’esprit du village fait peu d’état du tourisme international et c’est tant mieux.
 
Cela explique également les réactions typiques des habitants envers les étrangers. Les gens vous saluent lorsque vous les croisez le long des canaux ; une vieille dame vous fait signe depuis sa fenêtre. Ils pensent, de façon touchante, que vous êtes tout bonnement en train de rendre visite à des amis ou à la famille. Pour quelle autre raison seriez-vous là ? »